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C'est un cauchemar ... Comment aurions nous pu savoir ? Comment aurions nous pu l'empêcher ? Il nous a fauché sans prévenir, il ne nous a laissé aucune chance, il ne nous libérera jamais. Nous avons été naïfs, nous pensions, que si un jour, la fin du monde arrivait, nous connaîtrions simplement la mort, sans autre forme de souffrance. Que ce soit un météore destructeur, des cataclysmes sismiques, une guerre nucléaire, une pandémie mondiale ou un apocalypse digne d'un film, nous pensions que notre mort serait physique, jamais, non jamais, nous aurions suspecter une telle horreur. Nous ignorons encore tout de lui, mais nous n'avons pas besoin de savoir qui il est, nous voulons juste lui échapper. Échapper aux ténèbres, échapper au cauchemar.
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Comme tous les matins, Emily Schepper ouvrit les yeux à sept heure pile. Elle s'attarda une dizaine de minutes au lit, avant de finalement se décider à partir pour cette nouvelle journée de travail. Encore à moitié endormie, elle entra dans la salle de bain sans tenir compte de son frère cadet, qui malgré le rideau de douche qui le séparait d'elle, ne pu s'empêcher de brailler à son encontre des menaces de morts plus originales les unes que les autres. Mais elle n'en tint pas compte, elle avait perdu suffisamment de temps comme ça et savait pertinemment que Lawrence ne sortirai pas de la douche avant qu'elle ne s'en soit allé. De toute manière, elle s'était lavé la veille histoire de gagner du temps, un retard supplémentaire et son patron l'aurait mise à la porte. Une fois habillée, elle vida les lieux pour aller déjeuner au quart de tour dans la cuisine. Lawrence ne la rejoint qu'au moment où elle s'apprêtait à partir, il l'a dévisagea d'un regard noir et elle ne manqua pas l'occasion de le taquiner.
« Ben, et ton petit déjeuner ? Tu sais que c'est essentiel pour ta croissance. »
« A dix neuf ans c'est sûr que ça prend toute son importance espèce de garce. »
« Et médisant en plus, je comprend que tes professeurs ne veulent plus de toi. »
« Ne commence pas où moi aussi je pourrais en dire de belles sur toi ! » Lâcha il passablement irrité.
Emily rit, il allait encore tenter d'améliorer son sens de la répartit, mais tous ce qu'il pourrait inventer ne l'atteindrait jamais. Mener sa vie comme elle l'entendait était son credo, elle n'avait nuls regrets. Aucun regret quant à l'arrêt de ses études, aucun regret quant à la prise de distances avec ses parents. Sa vie n'était pas somptueuse, elle partageait un duplex avec son frère pour réduire ses charges, travaillait dans une sandwicherie minable du centre-ville avec des horaires honteux et un salaire médiocre. Mais cette intimité limité et l’emplois alimentaire qui allait avec, ne l'empêchait en rien de vivre comme elle le souhaitait. Ainsi, combien de fois le petit appartement n'était il pas devenu le lieux de fêtes excentriques. C'était Lawrence l'étudiant, et pourtant c'était elle qui lui faisait découvrir ce qu'était la vie étudiante. En deuxième année dans une école de commerce locale, il gérait assez bien les coups de folies de sa sœur avec ses études. Il s'était même arrangé pour faire emménager dans le duplex voisin, son meilleur ami de cette même école, Gray. Emily les laissa donc tous les deux sur le palier, avant de partir au travail. Ils s'étaient à peine quitté pour la nuit, qu'ils se racontaient déjà tellement de choses, qu'on aurait pu croire qu'ils ne s'étaient plus vu depuis une semaine. Ils avaient beau tout deux avoir la vingtaine, du haut de ses vingt quatre ans, elle continuaient à les voir comme des gamins.
Elle partit à pied, avec son salaire de misère et la taille modeste de la ville, elle n'avait aucun besoin de s'offrir le luxe d'un véhicule. En chemin, elle ne cessait d'admirer les enfants. Eux aussi faisaient le trajets jusqu'à leur école à pied, il s'attendaient toujours ci et là, formant des groupes d'amis avant le début d'une journée qu'ils jugeaient ennuyeuse, se plaignant sans cesse, mais rien en comparaison de la sienne. S'ils savaient, s'ils savaient comment la vie pouvait être cruelle. Tous ce qu'ils connaissaient de l'échec, c'était des disputes de gamins, des mauvaises notes, ou des parents divorcés pour les plus malchanceux. Ils n'avaient encore rien connu de toutes les déceptions que la vie avait pour eux. Ils viendraient chercher leur repas à midi, savourant leur pause sur son lieux de travail. Ignorant tout des peines que traversaient ceux qui avaient préparé leur repas, ignorant qu'il pouvait y avoir pire souffrance que la douleurs physique.
Alors qu'elle tartinait toujours plus de matières grasses sur un morceau de pain, une idée lui vînt à l'esprit, ou plutôt une réflexion. Les gens accordaient souvent plus d'importances aux peines physiques, les peines mentales on les jugeaient dérisoires, car avec de la volonté, on peut soit disant tout surmonter. Ces gens n'avaient pour ainsi dire, jamais connu le désespoirs et la détresse, ou alors ils refusaient de tout bêtement de l'admettre. Mais la douleur mentale, peut elle aussi entraîner la mort , celle de l'esprit. Ce doit être une mort bien plus horrible encore. On redoute notre fin, on craint les maladies, on craint les personnes dangereuses, on craint la douleur. On a même peur rien qu'à l'idée de la fin du monde. Tien, et si elle n'était pas physique ? Un apocalypse mental ? A ce moment là, cette idée la faisait encore sourire.