[R]Le Pacte des Ombres II

Voilà la seconde partie du récit le Pacte des Ombres... Je me demande pourquoi j'ai mis autant de temps à le poster d'ailleurs
Allez hop !

LE PACTE DES OMBRES


Des milliers de formes trapues et malveillantes se croisaient et se bousculaient dans l’ immense galerie. Le plafond s’ élevait à une hauteur tellement impressionnante que l’ on ne pouvait apercevoir son sommet. Pourtant pendaient de celui-ci de longues chaînes de vieil acier, au bout desquels étaient raccrochés de lourdes cloches de bronze, la plus petite dépassant en taille n’ importe quelle bâtisse impériale.
Le sol, quand à lui, était couvert de terre battue, surface visible seulement à quelques endroits, tant la fange et la boue s’ étalaient sous les pieds des sombres silhouettes. Partout où l’ on regardait, il était impossible de ne pas apercevoir un rat, et nombre d’ entre eux présentaient des disgrâces de la nature, leurs corps abjects boursouflés d’ immondes tumeurs, leurs chairs meurtries par les os qui s’ en échappaient en une fente couverte de sang caillé et de pus… Tous les quelques mètres, une excavation récemment creusée ou une galerie étonnamment ouvragée se séparait du tunnel principal, et de plus en plus d’ hommes-rats se joignaient à la masse inhumaine et écœurante des esclaves et des ouvriers rongés par les maladies.
Ce spectacle était impressionnant pour une personne qui n’ était jamais allé à Skarogne, et encore plus pour une personne qui n’ avait jamais entendu parler de Skaven. La scène paraissait irréelle, et n’ importe quel être censé aurait été horrifié de voir enfin la réalité et de découvrir comme son existence était vaine et sans espoir…
Mais Tyrelion n’ était pas une personne censée. Il avait tout perdu, et rien ne pouvait désormais l’ impressionner. La Mort et la Souffrance ne lui faisait désormais plus le moindre effet. Il suivait celui qui l’ avait conduit jusque là, cet autre assassin qui avait l’ air de si bien connaître cette terrifiante cité souterraine…
« - Où sommes nous ? murmura le Druchii dans un soupir
- Skarogne, ouiii… La plus grande cité que le Vieux Monde ait jamais hébergé, proféra Zviknet plein de fierté.
- Mais où allons nous ?
- Patience, chose-elfe, nous y sommes bientôt. Nous sommes en ce moment au quatorzième niveau de ce labyrinthe de tunnels et de galeries maudites, voyez vouuus ?L’ un des plus important. Nous devons rencontrer quelqu’un qui tient à s’ entretenir avec nous… »
Tyrelion ne posa plus de questions jusqu’ à ce qu’ ils arrivent. Une grande porte d’ airain se tenait face à eux, gardée par des centaines d’ hommes-rats en lourde armure de fer.
Zviknet émit un couinement en direction de celui qui les dirigeait, et celui-ci proféra quelques ordres à ses gardes.
D’ immenses rat-ogres situés sur les côtés de la porte se mirent à tirer de toutes leurs forces sur de robustes chaînes de métal, et en faisant cela, ils actionnèrent un étrange mécanisme.
Les battants se mirent à s’ entrouvrir lentement, dans un long crissement de rouille et de machines mal huilées. Les deux silhouettes sombres et menaçantes entrèrent dans le silence le plus complet.
Le Maître Kvitz avait reçu des ordres du Conseil, et ses nouveaux instruments allaient les exécuter…

Deux ombres se profilaient le long de la falaise. La nuit était déjà bien avancée, et le ciel sans lune ne laissait rien apparaître de leur présence. Ils glissèrent sans que l’ on ne puisse entendre le moindre son vers le haut de la montagne, et de temps en temps, l’ une des silhouettes s’ élançait avec une agilité surnaturelle en avant, pour tendre un long objet à son confrère, qui s’ en saisissait pour se hisser.
Au bout d’ un certain temps, il étaient parvenus au sommet de la falaise, face au Karak, sans avoir éveillé l’ attention de ses gardes.
Les deux assassins rampèrent silencieusement en direction de l’ ouverture trop bien surveillée de la porte de la citadelle naine, pour se diriger vers le côté gauche de cet immense structure. Aucun Karak ne possédait qu’ une seule entrée, et les deux ombres inquiétantes savaient par où passer.
La première forme était beaucoup plus petite que la seconde, entourée d’ une large cape noire qui lui masquait tout le corps, et ses yeux luisaient d’ une étincelle de haine pure envers les créatures qui gardaient la porte. Au bout de ses avant-bras étaient fixés de longues griffes de métal, suintantes d’ un étrange liquide.
Le seconde, plus svelte et plus grand que l’ autre, était vêtu de longs pans de vêtements sombres, et il tenait dans ses fines mains de courtes lames effilées, qu’ il venait de sortir de leurs étuis en préparation des combats à venir.
Les ombres traversèrent le mur de la forteresse par une ouverture extrêmement discrète, et ils se fondirent dans l’ obscurité telles des fantômes d’ un noir de jais…

Zviknet se pencha sur le nain allongé à ses pieds. Des ses griffes tranchantes, il traça un petit symbole sur le front froid de son ennemi, et il le damna au nom du Rat Cornu. Cela avait été un véritable massacre. Lui et Tyrelion avaient croisés une patrouille au hasard des couloirs et des murs de pierre, et ils furent forcés de l’ exterminer jusqu’ au dernier nain, de crainte qu’ il ne donnent l’ alarme. Ils se devaient maintenant de camoufler les cadavres dans l’ obscurité oppressante et froide du Karak.
Quand cela fut fait, ils se remirent en route. Leur but n’ était plus très loin désormais, et ils avaient réussi à être assez discret pour être encore en vie.
Les deux compagnons descendirent un grand escalier de pierre sculptée dans un silence de Mort, et ils aperçurent leurs but. Une grande porte ouvragée, entourée d’ immenses sculptures d’ ancêtres de nain, dont les gravures représentaient un puissant héros nain terrassant un dragon. « Pathétique choses-naines », émit Zviknet dans un râle.
Quatre marteliers accompagnés d’ un thane veillaient sur la salle où ils se trouvaient. Deux d’ entre eux plaisantaient en buvant une pinte de bière, un autre examinait quelques pierres précieuses, tandis que leur meneur et le dernier martelier discutaient entre eux.
Ces imbéciles de nains ne les avaient pas encore vus.
Soudain, déchirants l’ obscurité, deux projectiles métalliques surgirent de l’ obscurité dans un cliquetis presque inaudible, venant se ficher dans le garde qui tenait compagnie au thane, dans l’ orbite gauche et en pleine poitrine. Celui-ci grogna de douleur, puis s’ effondra lorsqu’ il reçut une troisième étoile de lancer en plein front. Les nains restant cessèrent leurs occupations, puis saisirent leurs lourdes armes couvertes de pierres précieuses pour se tourner vers leurs agresseurs. Cependant, un seul d’ entre eux se montrait dans l’ ouverture que formait la base de l’ escalier. Tyrelion descendit les dernières marches avec dextérité, puis il se jeta en avant sur les nains hébétés. Le serviteur de Khaine évita habilement les deux premiers coups de marteaux, puis il s’ élança au sol, traçant une longue ligne sanglante sous l’ armure d’ un de ses adversaires. Celui-ci s’ effondra, puis se ressaisit et tenta dans un élan de vengeance et de souffrance d’ atteindre une nouvelle fois le Druchii qui l’ avait blessé. La seule réponse qu’il obtint fut un nouveau projectile, lancé par un autre adversaire invisible dans sa nuque, qui le fit s’ écrouler pour de bon à terre. Le thane s’ élança en direction de l’ assassin elfe noir, ralenti par sa lourde armure. Deux autres marteliers avaient eu le temps de s’ approcher de ce même elfe, se tenant face à lui et se protégeant l’ un et l’ autre tandis qu’ ils lançaient de lourdes et puissantes attaques à l’ aide de leur arme. Tyrelion esquivait avec une difficulté grandissante les attaques, et les nains l’ empêchaient d’ en finir avec l’ un deux.
C’ est alors qu’ une ombre descendit du plafond avec une agilité sans pareil, venant se poser délicatement sur les épaules du martelier à la droite du Druchii. Tandis qu’ il brisait dans un puissant craquement la colonne vertébrale de celui-ci avec une main puissante et griffue, son deuxième membre, équipé de ses mortelles griffes, vint se planter dans la peau rugueuse du nain en lui transperçant la chair entre ses homoplates.
Il ne restait désormais plus que le thane, celui-ci se tenant fièrement face aux deux assassins, sentant sa mort proche mais refusant obstinément de se rendre. Il pointa sa main gantée en direction de ses adversaires, et leur fit signe de s’ approcher.
Tyrelion releva le défi et s’ avança en un pas élégant en direction de la lourde silhouette. Le nain était étonnamment rapide pour quelqu’un de sa race, et le druchii eut du mal à éviter sa première attaque. Il reprit ses esprits et se jeta en proférant une prière à Khaine sur son ennemi, mais le nain recula et se mit en position défensive. L’ adepte du Meurtre ne toucha que le bouclier du thane, et celui-ci donna un grand coup de marteau en avant, envoyant Tyrelion s’ écrouler contre le mur. Zviknet restait immobile, attendant de voir la suite du combat. Le nain se dirigea vers la silhouette ébranlée de l’ assassin elfe noir, et se prépara à lui donner le coup de grâce. Soudain, Tyrelion se releva d’ un bon, et il plongea sa lame dans l’ armure de Mithrill du thane, lui transperçant profondément le bas du ventre. Il se redressa et tenta d’ atteindre de son arme runique son adversaire, mais sa blessure l’ avait ralenti, et l’ elfe en profita pour plonger à nouveau ses lames dans la chair du nain. Celui-ci s’ écroula, et chuchotant une insulte envers son adversaire, il s’ étendit par terre. Tyrelion se pencha sur lui, et mit un therme à sa vie dans d’ atroces souffrances.
La voie était libre désormais… Les deux confrères s’ engouffrèrent par l’ entrebâillement de la lourde porte ornée de métaux précieux, puis en sortirent quelques minutes plus tard, Zviknet tenant sous son bras un petit coffret doré. Ils sortirent discrètement du Karak sans attirer l’ attention de ses gardes, et proférant une malédiction envers eux, ils disparurent dans les ténèbres des Montagnes du Bord du Monde…
Nul ne savait ce que Sneek avait dans l’ esprit ? Seul l’ avenir pourrait le révéler…