Rattenfänger Von Hamelin

Bonsoir à tous

Voilà, après quelques temps à réfléchir sur l'histoire de mon clan, je vous dévoile la première partie de cette dernière. Bonne lecture aux intéressés et n'hésitez pas à commenter.


On ne sait que peu de choses sur le dénommé Rattenfänger Von Hamelin, et il ne fit parler de lui que très tardivement dans l’histoire de la race skaven.

En l’an 2505, Skarogne, capitale de l’empire souterrain des hommes-rats était en pleine ébullition. La défaite de l’armée lors de la bataille des Portes de Calith était encore fraiche dans les mémoires, et marquait inévitablement le devoir de renoncer (pour un temps du moins) aux projets de l’annihilation d’Ulthuan, et donc des choses-elfes. Ce douloureux échec était bien la preuve, aux yeux des membres du Conseil des Treize que malgré la puissance et la prolifération incessante de leur race, cette dernière n’en était pas moins soumise à des faiblesses, et surtout que d’autres espèces savaient en tirer avantage. C’est en cette ambiance amère que celui qui plus tard serait connu sous le nom de Rattenfänger fit pour la première fois son apparition à Skarogne…

Dans les longues galeries souterraines de la ville, une grande silhouette marchait d’un pas lent mais assuré, à travers la masse vermineuse qui prenait grand soin de s’écarter sur son passage. L’homme-rat poursuivait son chemin en silence, sous les yeux curieux et craintifs de ses congénères qui s’amassaient progressivement derrière lui, intrigués par ce spectacle.
Il était grand, bien plus qu’un skaven ordinaire, et proportionnel en corpulence. Son corps étaient entièrement recouvert de plaques d’armures de métal et de bronze, sur les lesquels étaient fixé de complexes appareils, éclairant la sombre galerie par des décharges d’énergies vertes et rouges. En dépit des lourdes machines bio-mécaniques installés sur ses bras et ses pattes, il ne semblait pas souffrir du poids des machines, et ses mouvements ne trahissaient aucune lenteur. La seule parcelle de sa peau qui n’était pas masquée par du métal ou du tissu était sa longue queue, bien qu’elle-même avaient reçues divers implantations d’objets tranchants et pointus, soit grâce à des systèmes d’attaches, soit directement implantés dans sa chaire. Quant à son visage, il était dissimulé dans l’ombre d’un épais capuchon, on ne pouvait l’entrevoir. Dans la cacophonie des rouages et des cliquetis de son pesant équipement, on entendait le son de sa respiration rauque et profonde qui s’échappait de l’ombre de sa capuche, un sifflement lourd et régulier… Son attirail n’était bien évidemment pas sans rappeler les célèbres technomages de clan Skryre, pourtant tous devinaient qu’il n’en était pas un. Aucun rune sur lui, pas le moindre glyphe tribal gravé sur son armure, aucune amulette accroché à sa ceinture, une absence totale de signe susceptible d’indiquer le clan auquel il appartenait. Il avançait seul, sans escorte, et désarmé.

C’est alors qu’il se présenta devant le temple du Rat Cornu, et commença à en gravir les nombreuses marches. Les curieux qui l’avaient suivis étaient bien naturellement restés en bas de l’escalier de pierre, aucun skaven n’était assez fou pour se risquer à prendre le chemin qui menait au Conseil des Treize, à moins de posséder un titre suffisamment prestigieux ou une raison plus importante que sa propre existence (ce qui dans la société skaven relève du domaine de la pure imagination…), mais l’étrange homme-rat grimpait les marches toujours assuré dans ses pas, sa queue ne trahissait aucun signe d’inquiétude ou de peur. La foule commençait à s’attrouper, tous voulaient savoir quel sort attendait ce skaven inconscient ou trop téméraire. Ce dernier fut sommé de s’arrêter par les gardes albinos du temple qui gardaient l’entrée du domaine, et en un instant, une trentaine de ces impitoyables cerbères formèrent un cercle autour de l’inconnu, leurs hallebardes pointées droit sur lui.
L’homme-rat fit un signe de soumission, et resta immobile, jusqu’à ce que le chef de la garde en personne vienne à sa rencontre. Ce dernier était d’une imposante carrure également, il dominait en taille tous les membres de son unité, seul ce mystérieux inconnu pouvait rivaliser avec lui sur ce point. Borgne, il arborait de nombreuses cicatrices faciales, témoins d’une vie passée à combattre parmi l’élite. Armé d’une grande hache à double tranchant encore tachée du sang du précédent malheureux qui s’était retrouvé en face de lui, il scrutait l’individu de son seul œil valide, tout en s’interrogeant sur le choix du supplice que l’imprudent allait devoir supporter pour avoir osé emprunter ces marches. L’étranger ne dit pas un mot, mais il releva lentement sa capuche, dévoilant ainsi son visage aux protecteurs du temple.
La masse de skavens accumulée au pied de l’escalier ne put rien entrevoir si ce n’est que l’inconnu s’inclina respectueusement devant les gardes à la fourrure blanche, avant de décrocher une bourse de sa ceinture et de la tendre au commandant de l’unité. Méfiant, celui-ci dévisagea le skaven d’un air mauvais, avant de trancher d’un coup de griffe le cordon de la bourse pour vérifier son contenu. Son œil unique s’écarquilla brutalement à la vue de ce qui s’y trouvait, mais passé maitre dans l’art de masquer ses émotions, son air naturellement menaçant repris le dessus et il referma l. Il se retourna vers l’un de ses subalternes lui confia la bourse et lui aboya quelques ordres. Celui-ci se hâta de filer à l’intérieur du temple, le mystérieux colis en main. Le Grandes-Dent fit de nouveau volte-face pour dévisageait une nouvelle fois l’étranger, qui était parfaitement silencieux, malgré sa lourde respiration. Le commandant avait l’œil fixé sur son visage…Pourquoi donc un tel… Il fut interrompu dans ses pensées par le retour de son émissaire, qui lui murmura à l’oreille, avant de se retirer à nouveau.
Le commandant hésita un court instant, puis s’écarta légèrement du chemin, avant d’ordonner à huit de ses meilleurs soldats d’accompagner le mystérieux visiteur à l’intérieur. Ce dernier masqua à nouveau son visage dans l’ombre de sa capuche et suivit deux des gardes dépêchés à son escorte, lourdement armés et sur le qui-vive, vers les imposantes portes de fer qui marquaient le seuil de l’entrée du temple du Rat Cornu. Celles-ci s’ouvrirent dans un affreux grincement, avant de se refermer dans un bruit sourd après le passage de l’escorte. Le Grandes-Dents regardait ainsi partir le visiteur avec mépris, une certaine angoisse à l’intérieur de lui, non pas à cause de son visage, ni même du contenu de la bourse, mais parce que jamais depuis qu’il servait le Conseil en tant que garde albinos un simple skaven n’avait été invité à pénétrer dans l’enceinte du temple, et encore moins à avoir une entrevue avec les Treize…

Un skaven courageux?
WTF?!
Nan je te taquine, ton texte est trop bien écrit pour être du skaven ('chais pas moi, mets-toi aux elfes sylvains...)
L'histoire accroche dés la première ligne, continue comme ça !

Haha, c'est ce que mon meilleur pote m'a dit après lu le texte (sans mentionner les elfes sylvains, là tu insultes ma virilité!!). Non, je te rassure, la suite sera bien plus skaven, et tu découvriras qu'il ne s'agit pas là de courage, mais bien au contraire ^^

Je parie que c'est de l'inconscience, je me trompe?

Non pas du tout ^^ Je ne t'en dis pas plus, si ce n'est qu'il y a un gros plan derrière tout ceci. J'essaierai de pondre la suite rapidemment

Aller on(je) veux la suite !

Oui car il semblerait que tu sois le seul intéressé! je te ferai ça avant la fin de la semaine

Je viens de lire, tu viens de doubler ton nombre de fans

Franchement très bien ton texte, bon je vais pas revenir sur le côté elfique

J'attends la suite avec impatience !!!

Comme promis voici la suite

Il se tenait dans l’obscurité, immobile, à l’affut du moindre mouvement autour de lui. La niche rocailleuse dans laquelle il se cachait était étroite, mais son agilité naturelle lui permettrait de s’en extirper sans mal et avec rapidité le moment venu. La créature allongea son cou pour renifler en l’air, afin de ne s’assurer qu’aucun danger ne le guettait, et ne flairant aucune menace, elle bondit hors de son abri et se précipita droit devant elle, avec une vitesse surprenante. Elle courut sur plusieurs mètres, avant de se coucher brutalement au sol, dans un mélange de boue et de détritus, son odorat aiguisé lui indiquait qu’elle n’était plus seule… Rassemblant toutes ses forces, l’animal se lança à nouveau dans un sprint, préférant opter pour une manœuvre rapide plutôt que prudente. Il reprit sa course effrénée, son cœur battait la chamade, mais il y était presque, son objectif était tout proche.
Soudain ses moustaches tressaillirent, lui signalant un danger imminent, mais il était trop tard, une forme noire se jeta sur lui depuis une roche surélevée, avant de le mordre sauvagement au niveau des omoplates. Il couina de douleur, alors que son adversaire multipliait les morsures, cherchant à l’affaiblir. En guise de riposte, la créature tordit son cou en arrière pour à son tour saisir la babine de son agresseur entre ses mâchoires, obligeant ainsi ce dernier à lâcher prise, et à se soumettre. L’animal préféra le laisser partir plutôt que de chercher à l’achever, au risque d’un revers de situation. Exhibant ses incisives rouges de sang en signe d’avertissement, il regarda son opposant partir au galop, ce qui faisait de lui le vainqueur, et il était temps pour lui de prendre ce pour quoi il avait combattu. Le rat à la fourrure grise se dirigea donc vers le bout de viande moisie qu’il avait repéré, un met qui valait la peine que l’on saigne pour lui, la nourriture n’étant pas en abondance, ce combat était une question de survie, et par sa victoire il avait gagné ce privilège. Il commença donc à grignoter son repas, mais il ne fut pas assez vif pour éviter la patte griffue du skaven qui l’attrapa d’un seul geste. Le petit rongeur se débattait, mais il ne put rien face à l’étreinte de son ‘cousin’ bipède. Ce dernier le serrait de toute sa poigne, et après un court instant, on entendit un affreux craquement de vertèbres. L’homme-rat regardait le corps chétif de l’animal sans-vie :
- « Grâce à toi, ce n’est pas aujourd’hui que je vais mourir-mourir », dit-il en ricanant, avant de déchiqueter sa proie de ses crocs jaunâtres.

Le skaven fut interrompu dans son repas par les ordres beuglés par les geôliers de la fosse, accompagnés par le tintement assourdissant de la cloche qui annonçait le rassemblement collectif des asservis, ce qui par association était synonyme de départ pour la bataille, ou pire encore…

Le Quinzième Niveau de Skarogne était celui des esclaves, Le Quartier de la Servitude comme il était communément appelé, des dizaines de milliers de captifs y étaient parqués comme des bêtes, dans l’attente d’une quelconque utilité dans un combat ou un laboratoire. Cette immense fourmilière était un chœur de hurlements couinés, de cliquetis de chaînes rouillées, et de claquements de fouets lacérant les chaires, où chaque journée voyait entrer et sortir des centaines d’infortunés dont la vie était maintenant pour eux résumée des conditions déplorables (même selon les critères skavens), et qui pouvait prendre fin bien plus rapidement qu’à la normale. La nourriture y était rare, et pour le peu distribué il fallait le gagner par la force. C’était une jungle où seuls les plus forts avaient une chance de continuer à respirer, tandis que les plus faibles finissaient dévorés avant même d’avoir rendu leur dernier souffle. On pouvait d’ailleurs y trouver différentes races en plus des hommes-rats qui en constituaient cependant la grande majorité, des orques, des gobelins communs ou de la nuit, des gnoblars voire même des nains. Tous furent ainsi à un moment ou un autre des captifs de guerre des combats entre clans skavens, ou face à d’autres espèces, et constituent aujourd’hui le plus bas échelon de leur hiérarchie sociale… une monnaie d’échange, une première ligne aisément sacrifiable, une main-d’œuvre, ou une simple nourriture pour les créatures mutantes du clan Moulder.
Pourtant, bien que les chances étaient minimes, il était possible pour les esclaves de quitter un jour les chaines de la servitude pour monter en grade parmi les Guerriers des Clans, si la valeur au combat (pour ceux qui avaient la chance d’y participer…) était prouvée. C’était pour eux le seul espoir d’échapper à leurs déplorables conditions de vie, si l’on excepte les griffes de la mort.
Bien sûr, un tel nombre de prisonniers exige la présence de nombreux Maitres des esclaves, d’impitoyables geôliers chargés d’assurer le bon déroulement des choses dans la fosse. Des vétérans de guerre ayant combattu dans les rangs de Vermines de Choc ou en tant que gradés dans des troupes plus communes se voient parfois offrir l’opportunité de quitter le champ de bataille et d’obtenir ainsi un poste moins risqué (ce qu’aucun skaven digne de ce nom ne refuserait cela va de soi) au Quinzième niveau. Cela présente de nombreux avantages, le premier étant tout simplement la possibilité de laisser libre cours au sadisme naturel des membres de la race, mais également de jouir d’une position largement supérieure sur le plan social, car bien des Maitres des esclaves se sont vus eux-mêmes offrir un ou plusieurs d’entre eux à leur service. En dehors des fosses, ils escortent les infortunés durant les divers transports d’un endroit à un autre, s’assurant de la discipline et de l’obéissance. Lors d’un combat, les esclaves sont tout simplement poussés en avant des premières lignes, mais il est rare de voir un geôlier mener un régiment pendant la bataille, car tous savent ce qu’ils risquent de subir si ils se trouvent à la merci de captifs loin du reste des troupes…ou encore à devoir maintenir l’ordre dans des rangs dont les membres comprennent qu’ils courent vers une mort certaine !
Les esclaves haïssent tous les skavens d’un rang supérieur au leur, et plus d’une fois des révoltes ont éclatés au sein des geôles mais la confiance n’étant pas le plus bel apanage de la race (peut-être même moins encore parmi les infortunés !), le meneur se retrouve bien souvent abandonnés de ses compagnons de révolte et le châtiment sert d’avertissement à tous ceux qui souhaiteraient emprunter un chemin si risqué…

Le skaven avala rapidement les restes du pauvre rat avant de se précipiter vers la masse d’esclaves qui se formait progressivement, et prit sa place dans les rangs. Les Maitres commencèrent l’inspection des troupes, une grande commande avait été envoyé, et il était clairement spécifié que l’état de santé devait être correct. Chaque esclave fut rapidement passé en revue, ceux dont la forme ne semblait encore trop misérable furent sélectionnés et mis à part. En une quinzaine de minutes, des milliers d’esclaves furent rassemblés et enchainés les uns aux autres, quant à ceux qui n’avaient pas été choisi, les geôliers les dispersèrent, pour ne garder que les élus. Devant eux se dressait fièrement Gegnik Mains-Qui-Tremblent, l’un des Maitres les plus sanguinaires de la fosse, réputé pour lacérer la peau jusqu’aux os d’un seul coup de fouet, le temps passé en tant que chef de meute de Rats-Ogres lui avait enseigné une maitrise experte du maniement de ce dernier. Il se tenait droit devant la horde pouilleuse, le regard glacial, et prit la parole d’une voix menaçante ;

- Ecoutez moi-moi vermines, on se met en route dans l’ordre, pas de trainards, sinon je vous écorche moi-même.

Il fit claquer son fouet dans les airs et la masse de fourrures miteuses se mit en marche, le trainement des chaines en guise de cadence, les esclaves étaient silencieux, angoissés par l’absence d’informations quant à leur destination. L’impressionnante cohorte quitta ainsi le domaine de la servitude, escortée par de nombreux Maitres et par plusieurs régiments de Vermines de Choc. Le commandant de ces derniers s’arrêta devant Gegnik, qui observait le départ de la horde, et lui demanda :
- Où devons-nous les amener ?
Le skaven eut un affreux rictus, laissant entrevoir ses crocs aiguisés comme des couteaux, et il répondit :
- Il s’agit d’une commande spéciale ordonnée par le Conseil, amenez-les devant les portes du temple, vite-vite…

Yeah !
Skaven powa !!!!!
Toujours bien, c'est alléchant, ne nous fait plus languir en nous faisant attendre la suite aussi longtemps la prochaine fois !

Ho oui-oui ! Là on retrouve bien nos chères petits, c'est ... très ... émouvant

On veut la suite, on ne peut plus s'en passé une fois que l'on a commencé.
Je vais attendre dans ma galerie le prochain messager

Et ne venez pas me dire qu'il y a une sensation d'elfes sylvains là-dedans!

Bon alors ça avance ?

Pas du tout mon ami, là je suis en mode peinture, je ne peut pas attaquer sur tous les flancs!

C'est rat-chement bien foutu, cependant espace tes texte !!! Mes pauvres yeux ont du mal à te suivre jeune padawan

Bonjour à tous, estimés congénères

Après une bonne absence, je reviens avec la suite du récit, pour ceux que ça intéresse! Bonne lecture








- Oui-oui, Seigneur, je vous assure de l’authenticité de cette superbe-splendide hache de bataille.


Grisssk s’efforça d’afficher son plus beau sourire, tout en caressant le manche de l’arme, protégé par d’épaisses bandes de cuir rugueuses. En face de lui, le Chef Slivakk étudiait encore méticuleusement le tranchant de l’imposante hache, posée sur le comptoir de l’étale, tout grattant son cou, dont les cicatrices qu’il arborait laissaient aisément deviner un parcours militaire plus que respectable. Celui-ci détourna ses yeux jaunes qui se posèrent sur le chétif commerçant.

- Tu es bien sûr-certain qu’elle a été forgé par les choses-naines ? demanda le guerrier d’un ton rauque et menaçant.

- Ah ça oui-oui, juré-craché ! répondit rapidement Grisssk, les moustaches encore frémissantes.

Slivakk plissa un peu plus ses yeux luisant de mépris, il scrutait son interlocuteur sans ciller, et silencieux, observant les réactions du marchand, qui avait tout le mal du monde à contenir sa peur ; Sa queue s’emballait, et dessinait des figures asymétriques à vive allure, tandis que Griiisk essayait de soutenir le pesant regard du Chef de guerre skaven, s’efforçant de ne pas céder à la panique et à l’angoisse de finir une dague en travers de l’estomac. Il poursuivit l’éloge de l’arme avec autant de calme et d’assurance qu’il pouvait, après tout, il en allait peut-être de sa vie à ce stade-là de la négociation !

- Je l’ai acheté à un ancien Vermine de Choc, il avait été blessé-amputé et n’en avait plus aucune utilité. Je me rappelle clairement l’avoir entendu dire qu’il l’avait ramené de la Cité des Pilliers, arrachée au cadavre d’un chef des choses-naines. Très bon métal, parfait pour tuer-étriper et percer d’épaisses armures, Seigneur, assurément !

Le commerçant, hocha la tête, un sourire idiot et inquiet au visage, comme si il venait lui-même de se convaincre de l’intérêt de l’achat de cette arme. Le Chef de guerre grogna, les yeux toujours fixés sur marchand. Doucement, il passa l’un de ses doigts griffus sur le tranchant de la hache, avant de le porter à son museau, l’odeur de l’oxydation et du sang fut immédiatement repérée par ses narines aiguisées.

C’est alors qu’il s’empara de l’arme à une vitesse surprenante, même pour un skaven, et la leva brutalement dans les airs en la faisant tournoyer, sous les yeux terrorisé de Griiisk, qui eut pour toute réaction un couinement aigue, avant de se ratatiner sur lui-même, les pattes sur la tête, impuissant. Slivakk abattit la lourde et massive lame sur le comptoir de l’étale, tranchant littéralement en deux le meuble de bois vermoulu en un fracas assourdissant. Griiisk, conscient qu’il respirait encore, osa lever un œil en direction du Chef de guerre, qui pour la première fois depuis son entrée chez le commerçant, esquissa une expression de satisfaction sur son visage balafré, avant de jeter au sol une ridicule bourse aux pieds du marchand, quelques malheureuses pièces d’argent en jaillirent et s’éparpillèrent sur le sol crasseux.

- Je la prends, dit-il dans un affreux rictus, ceci devrait suffire n’est-ce pas ?

Le skaven, encore tremblant de tous ses membres et le cœur battant la chamade, répondit d’une petite voix mal assurée :

- Certainement Seigneur, elle est à vous…

Slivakk plaça la hache dans l’étui destiné à cet effet dans son dos, et quitta l’échoppe du marchand sans dire un mot, fier de sa dernière acquisition, et il avait hâte de l’essayer sur une cible plus amusante qu’un vulgaire meuble. Peut-être y avait-il un ou deux esclaves à corriger dans les environs…

Griiisk resta encore figé un court instant, encore tétanisé de peur par le regard de l’infâme guerrier homme-rat, et là, assis dans la saleté et les débris de bois, il ramassa les misérables pièces qui lui avaient était jeté au visage, avant de se relever, et de se diriger vers l’entrée de sa boutique. Il regarda Slivakk partir avec sa marchandise, bousculant violemment ceux qui se trouvaient sur sa route. Le regard du marchand semblait brûler de haine et de méchanceté, sa langue léchait frénétiquement ses incisives jaunâtres.

- Charogne… jura-t-il, avant de cracher un répugnant glaviot le sol.

Puis il fit volte-face, et rentra à l’intérieur de son échoppe, et là il ricana en se tenant les côtes. L’idiot venait de payer six pièces d’argent pour une arme conçue à partir de plusieurs débris d’autres, ramenés d’un champ de bataille entre clans rivaux, que les esclaves de Griiik avaient assemblés et embellis, malgré leurs piètres talents en matière de forgeage. Elle ne valait pas la moitié de ce que le Chef de guerre avait payé, et elle tomberait en morceaux lors du premier coup porté sur une armure convenable, c’était déjà une aubaine que ce ne fût pas arrivé lorsque celui-ci frappa le comptoir.

- Puisses-tu t’en prendre un, de coup de hache, vermine puante ! s’écria-t-il.

Il ricana de plus belle qui prit fin dans une toux grasse. Il se redressa, et aboya à ses esclaves de nettoyer le bazar causé.

- Vite-vite, s’étrangla-t-il, rangez-moi tout ça, larves !

Griiik s’apprêtait à étudier son livre des comptes, lorsqu’un bruit, et pas des moindres, s’éleva dans les rues. Se demandant quelle était la cause de tout ce brouhaha, il se précipita dehors, et ce qu’il vit le stupéfia ; Des légions entières de skavens étaient enchainés les uns aux autres, et avançaient à travers les galeries, qui résonnaient du fracas des chaînes, et des fouets lacérant la chair tendre, des dizaines de soldats d’élite encadraient la masse de fourrures sales et malades, s’assurant que la voie était dégagé. La cohorte avançait d’un pas régulier, soutenu par la cadence de tambours, de hurlements de douleurs et d’ordres beuglés par les Maîtres. C’était un spectacle ahurissant, Griiisk avait déjà vu des cohortes d’esclaves bien sûr, mais rarement aussi grandes, et jamais à travers les tunnels de ce niveau, habituellement, d’autres étaient réservés à cet effet, afin de ne pas gêner, ni encombrer les ruelles adjacentes au Temple du Rat Cornu.

Nombres des congénères de Griiisk semblaient tout aussi surpris que lui de voir un tel spectacle, ils observaient la scène, s’amassant peu à peu à une distance raisonnable des légions d’infortunés, qui avançaient en fixant le sol, de peur qu’un regard soit mal interprété et donc sévèrement réprimandé. C’était une vague qui n’en finissait pas, toujours plus de skavens maigres et malades, fers aux pieds, passaient devant l’échoppe de Griiisk, Il était difficile de croire que le Quinzième Niveau avait autant d’esclaves à sa disposition, et ceux-là ne devient même pas en représenter un dixième du nombre total !

Ne pouvant enterrer sa curiosité, Griiisk quitta sa boutique pour tenter de rejoindre la tête de colonne, afin d’en apprendre plus concernant la destination de cette marée de fourrures. Malgré ses membres chétifs, il n’était pas moins doté de la dextérité naturelle de son espèce, et en l’espace que quelques instants, il se fraya un chemin à travers la populace amassée autour de la triste animation, pour finalement se rendre compte que les Maitres alignaient grossièrement les premiers régiments juste devant les marches du temple, tandis que les Vermines de Choc se chargeaient d’assurer un maximum d’espace par de violents coups de matraques dans les pattes des skavens gênants, dans le but de les faire déguerpir.

Mais quel était donc le but de tout ceci, se demanda Griiisk, des milliers d’esclaves amenés au Temple, surement ordonné par le Conseil, mais dans quel intérêt ? Des sacrifices rituels peut-être…

Il observait la scène, à bonne distance afin d’éviter les coups, encore et toujours plus d’esclaves arrivaient devant le Temple, que les Maitres se pressaient de mettre en rang « ordonnés », et en une vingtaine de minutes, les innombrables prisonniers furent tous présents, rassemblés sur la place en rangs, une vision d’horreur pour toutes les races civilisées… L’air était irrespirable, une odeur de chair malade envahissait l’atmosphère, et pourtant, tous regardaient, trop curieux pour s’en aller. C’est alors que la cloche du temple se mit à sonner, tonitruante, un glas présage de malheur et d’infortune pour le reste du monde, le Chant de l’Apocalypse, une symphonie macabre résonnant dans le cœur de tous les Fils du Rat Cornu…

La peur était palpable, les esclaves commencèrent à s’agiter, terrifiés par ce qui les attendait, les fouets commencèrent à chanter eux aussi, pour rétablir l’ordre, et quelques infortunés furent battus à mort, afin de servir d’exemple à ceux qui refuseraient de se tenir tranquille. La cloche se tût, et un silence de mort s’installa quelques secondes, avant que le grincement des portes du Temple ne vint briser celui-ci. Des dizaines de Gardes Albinos en jaillirent, ordonnés, armés jusqu’aux dents. Comme pour former un rempart inébranlable, ils entourèrent l’entrée du Temple, afin que rien ne puisse pénétrer en son cercle. Puis, un autre skaven franchit le seuil de la porte, dont aucun n’ignorait l’identité, le Seigneur-Prophète Kritislik. Derrière lui sortit de l’ombre un autre homme-rat, encapuchonné, qui vint se placer à la droite du Prophète Gris, pour contempler l’immonde tableau qui se dressait en bas des marches du Temple.

Les fouets claquèrent dans les airs à nouveau, tandis que les Maîtres beuglèrent aux esclaves de s’agenouiller, et l’un après autre, ces derniers s’exécutèrent, comme un jeu de domino.
Depuis la foule spectatrice, Griiisk porta son regard vers le Prophète Gris, ainsi que sur son mystérieux compagnon. Derrière lui, les chuchotements indiquait qu’il s’était présentait quelques heures auparavant à l’entrée du Temple, et y avait été invité à entrer, d’autres disaient qu’il avait provoqué en duel un des Seigneurs de la Ruine, ou encore, qu’il s’agissait là du Rat Cornu, venu se repaître de ses enfants… Kritisvik prit alors la parole, d’une voix puissante qui résonna sur les parois rocheuses des galeries :

- Esclaves, hurla-t-il, votre heure est venue, il est temps pour vous de servir votre Maître, et ainsi peut-être prouver l’utilité de votre misérable-insignifiante vie !

Le Prophète Gris se tourna alors vers le mystérieux skaven, et d’un signe de la patte, lui indiqua de s’annoncer. Ce dernier fit un pas en avant, et pointa de sa griffe la foule agenouillée au pied du Temple :

- Vous êtes à moi désormais, cria-t-il.

Sa voix était écorchée, son souffle court, après une profonde respiration condensée, il reprit :

- L’époque où vous croupissiez dans une fosse dans l’attente d’une mort brutale est révolue-terminée, aujourd’hui , vous êtes à mon service.

Il redressa son capuchon, dévoilant ainsi son apparence aux yeux de ses nouveaux serviteurs. Son corps tout entier ne semblait être que machine, ses bras étaient entièrement recouverts de plaques de divers métaux, sur lesquels étaient installés une multitude de petits câbles et autres tubes, permettant à d’étranges liquides colorés de circuler à travers l’ensemble de son anatomie, tandis que ses extrémités se finissaient par de longues griffes mécaniques, aussi longue et épaisses que des dagues, et certainement tout aussi tranchantes.
L’une de ses pattes inférieures avaient été quant à elle entièrement remplacé par une prothèse de bronze, dont chacun de ses mouvements, pourtant habiles et souples, provoquait un sifflement aigue, accompagné d’un jet de vapeur verdâtre. La plaque d’armure sur son torse s’était vue équipée d’étranges appareils aux multiples interrupteurs et commandes, crépitant régulièrement de petites étincelles rouges, et un épais tuyau remontait jusqu’au masque fixé à son visage. Ce dernier étais fait d’acier, représentant une mâchoire hybride entre un rat et un loup, maintenu bien en place par de nombreuses attaches. Un seul de ses yeux était visible, dépourvu de pupille, il brillait d’un vert étincelant, tandis que l’autre était caché par une sorte d’œillère dotée d’une lentille de verre écarlate. Le peu d’espace dégagé autour de son œil dégagé révélait des cicatrices dues à de fortes brûlures.

Le skaven bidouilla les commandes de son torse, prit une profonde inspiration, et reprit de sa voix métallisée :

- Nous partons sur l’heure, de grands projets-plans vous attendent, servez-moi fidèlement, et vos possibilités seront infinies-grandioses.

Sur ces mots, les Gardes Albinos commencèrent à descendre les escaliers, pour rejoindre les rangs de Vermines de Choc . Le chant des fouets reprit, et à nouveau, la horde se remit en marche en direction des tunnels menant à la sortie de la capitale des hommes-rat. Griiisk n’en revenait toujours, ce skaven sorti de l’ombre s’était vu doté de tous ses esclaves et de suffisamment de guerriers d’élite pour monter une petite armée, c’était impensable… Il regarda à nouveau en direction du Prophète Gris et de l’homme-rat mécanique, qui contemplaient tous deux la légion vermineuse quitter la place. Le mystérieux skaven, s’avança pour prendre la tête de ses troupes, quand Kritisvik lui attrapa le bras d’un air mauvais, avant de lui murmurer quelque chose à l’oreille. Ce dernier lâcha ensuite prise un sourire menaçant affiché sur ses lèvres, tandis que l’homme-rat fit signe de rat s’inclina respectueusement, avant de faire volte-face et de se rendre parmi les gardes de sa nouvelle armée, pour entamer un long voyage…





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Absolument G-E-N-I-A-L !!!!!

Merci, mon seul fidèle et unique fan! Cela ne fait que commencer, une germe maléfique est né à Skarogne, et bientôt elle se déversera sur le reste du Monde (enfin, dans certaines parties du Monde en tout cas...). J'essaierais d'assurer une suite toute aussi agréable à la lecture par la suite!

J'ai également hâte de pouvoir lire la suite des aventure de ce mystérieux rat, qui en quelques ligne nous invite à plonger dans son univers

Bravo! Bel ouvrage!

Merci à toi pour le travail que tu te donne et le plaisir que tu nous donne!

Très agréable lire

Merci à toi!

Merci à tous pour vos commentaires, ça fait plaisir de voir que le nombre de lecteurs a triplé (d'un coté, c'était pas difficile, pas vrai Skriff ? ). La suite viendra d'ici une à deux semaines, pour vous dire la vérité, j'improvise au fur et a mesure, alors quand me viens l'idée d'un épisode sympathique, je mets à plat!

Yoooooch le rat

J'ai enfin prit le temps de lire l'ensemble de ton récit ! Je voulais donc te féliciter, car j'appréci beaucoup, l'histoire est sympa a lire.

Puis tu as la qualité nécéssaire a une bonne nouvelle : On attend la suite avec impatience.

j'tencourage a continuer ! Je fais désormais parti des lecteurs assidu de ta page

Salut.
Je viens de tout lire, et franchement j'aime beaucoup
Un technomage du clan Scruten ?
En tout cas, vivement la suite !

Et voilà la suite! enjoy







Après s’être vu remis le commandement d’un immense contingent d’esclaves ainsi que d’une impressionnante garnison de Gardes Albinos par le Conseil des Treize, le mystérieux skaven aux l’allure de Technomage avait mené sa cohorte à la frontière des galeries souterraines de Skarogne.

Entouré par sa nouvelle escorte personnelle à la fourrure blanche, Il était en tête de sa horde, guidant cette dernière à travers le dédale de tunnels qui s’étendaient sous la surface du Vieux-Monde. Un environnement dangereux, abritant de bien étranges créatures (tout aussi dangereuses d’ailleurs), dans lequel se sont déroulées maintes escarmouches entre les différentes races préférant l’obscurité des sombres souterrains à l’aveuglante lumière du jour…

Cela faisait trois jours que l’armée avait quitté la capitale des homme-rats pour se lancer sur la route, dont il semblait que personne ne connaissait la destination, à l’exception de son général. Celui-ci était à pied, comme ceux qui le suivaient. Il était bien rare de voir un Chef marcher comme un vulgaire guerrier d’infanterie durant un voyage de ce genre, mais lui ne s’était vu remettre ni litière, ni monture, et n’avait réclamé ni l’une ni l’autre d’ailleurs.
En tête de colonne, serré de près par les gardes du Conseil, il avançait dans le silence, à l’exception des indications concernant le chemin à suivre aux éclaireurs chargés de s’assurer d’une totale absence de danger sur le passage, ou d’ordonner que les rangs arrières (soit les légions d’esclaves) accélèrent le mouvement, ce qui avait généralement pour réponse qu’une augmentation notable de la cadence des coups de fouets…

Toujours voilé de mystère, lui seul savait quand prendrait fin cette longue marche et quel en était son but, mais à présent, l’agitation commençait à se faire sentir au sein de la horde vermineuse, la faim était palpable. Les trois derniers jours de marche avaient été éprouvants, et les esclaves, à l’inverse de leurs tourmenteurs ou des Gardes Albinos, étaient dépourvus de rations de nourriture et n’avaient donc pas mangé, plusieurs dizaines d’entre eux avaient déjà succombé sur la route, victimes de la Faim Noire…

Excellent-génial !

Merci pour ton texte, il me tarde la suite avec grande-terrible impatience!!!

Juste génial.

En revanche, je trouve à la fois intéressant et dommage qu'à chaque chapitre tu nous introduise un "nouveau personnage" qui vis l'histoire, et qu'il disparaisse au chapitre suivant. Il serait intéressant à terme de garder 2 ou 3 personnages dont les destins s’entremêlent

Salut.
Très bon texte encore une fois, un régal à lire ! Vivement la suite.
Par contre, tout comme ourskiboit, je trouve dommage de voir des persos apparaître/disparaître à chaque chapitre.
Le gobelin par exemple, qui semble être un simple esclave, est le perso principal de ce chapitre, et je doute qu'il est un rôle majur pour la suite (après je dis ça, mais j'en sais foutrement rien en fait ^^)

Bonsoir camarades poilus.
Merci pour vos commentaire, ça fait plaisir de voir quelques fervents lecteurs, et je suis ravi que jusqu'à présent, l'intrigue, l'histoire plus le style d'écriture vous tienne en haleine, en espérant que cela dure. Je note votre remarque sur les personnages secondaires, c'est vrai que j'aime bien narrer d'un point de vue différent à chaque épisode, je suis un grand fan de Tarantino après comme je vous est dis, j'improvise au fur et à mesure la suite, les idées vont et viennent, je garde des trucs, j en modifie d'autres, et quand le projet d'un nouvel épisode me parait bien, je met à plat. Mais je prend bonne note de votre remarque,et si jamais l'un des perso obtiens une bonne popularité auprès de vous, il se pourrait fort bien qu'il fasse son retour dans un autre épisode. Je précise également que la suite ne tardera pas trop à être publier, et si tout se passe bien, la suivante non plus!

Perso j'aime beaucoup cette façon de narrer l'histoire de plusieurs point de vue, je trouve que c'est très différent et donc riche à chaque changement de protagoniste.

De plus j'apprécie énormément ta narration "anti-héro" tout en gardant une gravité autour de certains persos. Lorsque tu à fait tuer le gardien par le perso principal j'ai trouvé ça génial

Je suis donc heureux d'apprendre que la suite ne va pas tarder, merci à toi

Voilà la suite chers lecteurs, j'espère que cela vous plaira.













« Délicieux bain de sang… »

Plongeant sa hallebarde dans le thorax du skaven agonisant sur le sol, Sigit Perce-Œil se délectait du spectacle macabre qui s’entendait à perte de vue. Des monceaux de corps désarticulés et dépecés encombraient les longs et tortueux couloirs des galeries, tandis que les survivants les piétinaient pour progresser toujours plus loin à travers le domaine du Clan Kraxis, celui-ci approchant de son extinction.

Malgré les fumées noires qui s’échappaient de plusieurs malheureux carbonisés par quelques équipes d’armes incendiaires, Sigit pouvait constater que le festin avait déjà commencé. Les esclaves qui ne s’étaient pas lancés vers les dernières barricades encore debout se repaîtraient déjà des morts ou des mourants, tranchant, désossant, éviscérant ceux qui étaient tombés, jusqu’à ce que la moindre parcelle de chaire encore fraîche soit arrachée des os. Dans un tumulte de crachats et de couinements, les charognards se disputaient déjà l’équipement et les armes de leurs nouveaux garde-mangers, les plus imposants (et brutaux) ayant bien sûr gain de cause, pouvant ainsi bénéficier des meilleures découvertes.

Sigit songea fortement à aller en éviscérer quelques-uns, afin de motiver ces couards à repartir à l’assaut, mais après tout, les rescapés du Clan Kraxis ne devaient plus être très nombreux, et ne tarderait pas à subir le même sort que leurs frères décédés. Et puis, il n’était guère très sage de se retrouver au milieu d’une bande d’esclaves affamés pour les priver de leur repas…

Se reconcentrant sur sa tâche, le regard du Garde Albinos revint sur la créature mourante qui gisait à ses griffes, dont la vie s’écoulait lentement hors de lui. Lorsque sa respiration se changea en un gargouillement infecte, Sigit retira sa lame de cette dépouille. Il se remémora l’ordre qui lui avait été donné par son seigneur ; d’ici quelques instants, les dernières défenses seraient balayées par les premières lignes, et la salle du trône, à leur portée.

Il ordonna à son régiment de Vermines de Choc de presser l’allure, car il réalisa qu’il n’était pas dans son intérêt de décevoir son nouveau Maitre. Ce dernier semblait aussi cruel qu’instable, l’annihilation des geôliers par les esclaves en était une preuve irréfutable, ainsi qu’un risque qui défiait l’imagination, quant au fait de les laisser à eux seuls mener un assaut contre un clan à la réputation qui le précédait…
Mais Sigit devait pourtant reconnaitre l’efficacité de ce plan, et comme l’avait prédit l’étrange skaven, leurs ennemis ne purent rien face à la vague déferlante qui s’était abattu sur eux, et des centaines de cadavres étaient là pour le montrer. Depuis les rangs arrière, Sigit et les siens n’avaient rien eu d’autre à faire que d’observer la marée galeuse s’enfoncer avec violence dans les galeries du domaine Kraxis, si bien qu’au final, les Gardes Albinos ne prirent pas part à la bataille, leur seule directive étant de sécuriser l’accès à la salle du chef une fois l’assaut terminé.

Alors que la horde en armures écarlates se frayait un chemin à travers les corps, les esclaves qui n’étaient pas occupés à boulotter les restes des morts (ennemis ou congénères, cela ne faisait aucune différence) hurlaient des cris victorieux, brandissant leurs (récentes) armes dans les airs, tout en frappant le sol de leurs griffes sales. Au bout du tunnel principal se tenait une épaisse porte de pierre sur laquelle étaient gravées de nombreuses runes impies. Encore sous l’extase de leurs actes guerriers, les infortunés essayaient de l’enfoncer par des procédés ridicules, tels des coups de griffes ou des jets de cailloux, certains même utilisaient des cadavres en guise de béliers, ce qui n’avait pour résultat que d’asperger l’épaisse roche de sang et d’entrailles malodorantes…

Sigit hurla aux pitoyables skavens de s’écarter du chemin, tandis que ses soldats se chargeaient de faire place devant l’entrée.

- « Otez-vous de là-ici, personne n’entre tant que je n’en ai pas donné l’ordre », cria le commandant.
L’un de ses lieutenants prit la parole :

- « Quels sont les ordres Chef ? »

Le Garde Albinos jeta un coup d’œil rapide en direction de l’épaisse porte, et il lui sembla évident qu’elle n’allait pas céder facilement.

- « Construisez un bélier, ramassez de quoi en monter un sur-le-champ-maintenant, je veux que… »

Il fut interrompu lorsque les esclaves reprirent leurs acclamations tonitruantes. Sur les murs résonnaient le fracas des armes rouillées sur les boucliers de bois moisis, tandis que les infortunés hurlaient leurs piaillements victorieux. Tous s’amassaient dans le tunnel principal, et en un instant, la foule était aux portes de roche, à leur tête, leur seigneur et nouveau Maitre, protégé par un escadron de Vermines de Choc.
Celui-ci avançait d’un pas calme, tandis que les skavens s’inclinaient devant lui, voire tombaient à genoux devant son passage. Il dépassait tous ses subordonnés d’au moins une tête, et probablement autant en épaisseur. Sigit ne pouvait détacher son regard de l’attirail monstrueux de l’homme-rat ; que se soit ses appareils qui bourdonnaient inlassablement de manière inquiétante, ou les multiples prothèses et ajustassions mécaniques, il n’avait jamais rien vu de tel, même parmi les Technomages du Clan Skryre. Et pourtant, personne ne connaissait son nom, personne ne le nommait autrement que par des titres nobles ou respectueux…
Sigit s’empressa d’aller à sa rencontre :

-« Monseigneur », lui dit-il, « le domaine est à nous, il ne reste plus que cette salle protégée par… »

- « J’ai des yeux pour voir Commandant », siffla le skaven avant de tousser sous son masque.

Comme à son habitude, le Général, tourna trois boutons sur la commande de son avant-bras, releva deux interrupteurs de sa plaque pectorale, et en baissa un autre sur son épaule. Il respira profondément avant de s’adresser à la foule derrière lui :

- « La victoire est vôtre-vôtre, vous, les rebus de la société, la vermine de la soi-disante élite, vous, mes Egarés qui en quelques heures avaient renversé un Clan puissant. C’est votre victoire, ne l’oubliez pas ! »

En réponse, la marée s’étouffa dans des acclamations effrénées mélangées à de pittoresques tentatives de hurlements guerriers. D’un geste de la patte de leur Maitre, la horde se tut, pour laisser de nouveau la parole à ce dernier :

- « Comme promis-juré, prenez tout ce que vous voulez, festoyez-mangez sur les corps des forts qui gisent devant vous, et sachez que ce n’est que la première étape d’un plus glorieux destin-futur pour vous ! »

Et tandis que les cris de joie se faisaient entendre encore une fois, l’homme-rat se dirigea au contact de la porte, et enfonça ses griffes d’acier dans la pierre. Les Garde Albinos, comprenant que l’assaut final n’était plus qu’une question de minutes se mirent en position de combat, prêts à envoyer les derniers membres du Clan Kraxis rejoindre leurs morts.
Sigit alla se placer à la droite de son Général, qui, ses griffes toujours plantées dans la roche, lui ordonna :

- « Ne prenez qu’une vingtaine d’hommes, les autres resteront derrière et s’assureront que personne n’entre ou ne sorte, c’est compris-clair ? »

Le Commandant acquiesça sans broncher, et beugla les directives à ses subordonnés. Quand soudain, une énergie mauvaise envahit l’atmosphère, et tandis que les moustaches frémissaient et que les fourrures devenaient hirsutes, la porte commença à arborer de longues fissures vertes desquelles s’échappait une épaisse fumée blanchâtre.
Non sans une pointe d’inquiétude, Sigit osa poser les yeux sur son seigneur, qu’on pouvait entendre psalmodier quelques incantations maléfiques sous son masque d’acier, malgré les sifflements aigues de ses machineries, qui semblaient être complètement hors de contrôle, crachant des décharges électriques multicolores ainsi que des petites flammes rougeâtres. Les fissures se firent de plus en plus nombreuses, et dans un vacarme tonitruant, la porte s’écroula devant le sorcier dans un fracas de pierres encore brûlantes. Lorsque la fumée se dissipa, le skaven se mit en marche dans l’étroite petite galerie qu’avait révélée l’effondrement de la dernière défense du Clan Kraxis.

Sigit, bien que frappé de stupeur par ce sortilège, n’eut guère le temps de s’extasier, il ordonna à ses guerriers de le suivre, et s’engouffra à son tour dans ce nouveau tunnel.

La marche fut de courte durée, et le Général, toujours silencieux. On n’entendait rien d’autre que le bruit des armures ainsi que celui des griffes frottant le sol. Puis, devant ce petit contingent apparut alors la salle du trône. Relativement petite, elle ne contenait rien d’autre qu’un siège constitué de morceaux métalliques, d’ossements et de détritus, devant lequel se tenait une vingtaines d’hommes-rats en armure de bronze et armés de lances, tandis que leur Chef, un skaven plutôt trapu et complétement vêtu de noir, se cachait au sein de son unité. L’odeur de la peur était palpable. Mais avant même qu’une tentative de négociation ne soit abordée, l’ordre fut donné.

- « Eventrez-les »

Les Gardes Albinos se jetèrent sur les rescapés avec férocité, tranchant des membres et décapitant des têtes grâce au maniement expert de leurs pesantes hallebardes. Xirik Queue-Fourchue, Seigneur du Clan Karxis, essayait de mettre le plus possible de ses guerriers entre lui et ses adversaires, mais c’était inutile, ils étaient bien trop terrorisés pour riposter face aux habiles attaques et tombaient l’un après l’autre au sol, incapables d’arrêter le massacre. Xirik se retrouva alors très vite seul, acculé au mur. Le cœur battant la chamade, l’adrénaline à son maximum, le skaven n’eut d’autre réflexe que celui de dégainer deux pistolets à malepierre de sa ceinture et d’abattre les deux soldats à la fourrure blanche les plus proches, avant de s’armer d’une massive hache de bataille, prêt à défendre chèrement sa peau.

- « Imbéciles, vous croyez pouvoir me tuer ? Moi ? le très-puissant Xirik ? Venez ! Venez affronter la mort ! »

Mais aucun des Gardes Albinos ne tenta quoi que ce soit de la sorte, ils s’écartèrent pour laisser place à un homme-rat entièrement vêtu d’acier, de fer et de bronze, sans arme, à la respiration étouffée. Ce dernier dévisagea Xirik de son œil visible, puis pointa une griffe d’acier en sa direction :

- « Ou sont-elles ? » demanda-t-il d’une voix glaciale.

Mais le Seigneur du Clan Kraxis s’était déjà élancé vers lui, sa lourde hache tournoyante dans les airs, le visage tordu par la haine. Mais il s’immobilisa très vite, son arme tomba à terre, faisant s’élever un nuage de poussière. Titubant, il recula de quelques pas avant de s’écrouler dos au mur, secoué de spasmes musculaires, une lame de la taille d’un poignard figée en travers de sa gorge. Il essaya de repousser son adversaire qui avançait vers lui par des mouvements du bras, comme si il chassait une vulgaire mouche.
Ce dernier empoigna la griffe d’acier enfoncée profondément dans la jugulaire du Chef de Guerre, et l’arracha d’un coup sec, pour la refixer aussitôt sur sa prothèse mécanique, récupérant ainsi son index. Tandis que Xirik s’étouffait dans son propre fluide vitale, le Technomage le souleva d’une seule main, pour l’envoyer valser aux pieds de Sigit et de ses guerriers.

- « Une fois que vous l’aurez fouillé, jetez ses restes aux esclaves, et préparez-les au départ, nous partons-continuons dans une heure »

Les Gardes Albinos s’exécutèrent, et apportèrent les possessions du seigneur déchu à leur Maitre : Quelques éclats de malepierre, une amulette, et une grosse clé de fer. Le Général s’empara de la clé, laissant le reste à qui en voudrait. Son regard se promena sur les murs de la salle, à la recherche d’une serrure. Deux skavens s’emparèrent de la dépouille de Xirik pour la trainer hors d’ici, et Sigit alla se placer aux côtés de son chef. Ce dernier avait semble-t-il trouvé ce qu’il cherchait. Il glissa la clé dans une fente métallique, et une porte dérobée fut révélée.

- « Suivez-moi Commandant », ordonna-t-il froidement.

La porte donnait sur un autre tunnel, encore plus étroit que le précédent, mais celui-ci menait à un endroit bien spécial, un endroit capital à chaque clan. Au bout de quelques minutes, ils débouchèrent sur une salle circulaire faiblement éclairée par quelques torches. Dans la faible luminosité se dessinaient six énormes silhouettes, et alors que le silence s’était changé en une symphonie de centaines de piaillements de rongeurs, Sigit réalisa vite qu’il se trouvait dans une Couveuse. Celle-ci avait à sa disposition six pondeuses, enchainées au sol.

La vie d’une femelle skaven se résume à un simple rôle : subir les accouplements du Seigneur d’un clan, ainsi que de tous ceux dignes de ce droit (le plus clair du temps, les meilleurs guerriers), et une fois la portée mise à bas, nourrir cette dernière jusqu’à ce qu’elle soit en âge de partir grossir la population d’un clan. Même à ce stade, la hiérarchie de la société skaven est évidente pour tous, seuls les plus forts et plus perfides pourront atteindre l’âge adulte, les autres étant dévorés par leurs frères ou par leur propre mère. Le lien du sang ne signifiant rien pour les hommes-rats, et ce dès la naissance…

Ainsi, les femelles ne valent rien aux yeux des mâles, si ce n’est leur utilité pour la reproduction. Plus une femelle est engrossée, plus elle prend de volume, jusqu’à devenir des créatures hideuses, boursoufflées et bouffies, incapables de se déplacer, de véritables bêtes dénuées de sens ou de conscience, mettant au monde à chaque instants de nouveaux rejetons, qui se précipiteront alors sur leurs mamelles pour se nourrir, jusqu’à ce qu’ils découvrent que leurs congénères font eux aussi d’excellents repas…

Sigit était figé devant ce spectacle, il avait vu maintes choses dans sa vie de guerriers, mais jamais une telle chose. Et tandis que les créatures hurlaient de douleur (ou de faim), leurs marmailles grouillaient un peu partout dans la pièce, se chevauchant les uns les autres, faisant claquer leurs mâchoires, et se frayant un chemin vers les sources de nourriture à coups de petites griffes pointues. Il y en avait des centaines.

-« C’est la première-unique fois que vous voyez une Couveuse, Commandant ? » demanda le General.

Sigit acquiesça, car en effet, jamais ses supérieurs ne lui avaient donné un droit de reproduction, sa promotion à son grade n’étant encore qu’assez récente.
Le Technomage fit alors volte-face et commença à revenir sur ses pas :

-« Trouvez de quoi transporter les femelles, elles partent-vont avec nous » dit-il en suffoquant sous son masque.
Sigit répondit aussitôt :

-« Bien Excellence, et que fait-on des autres ? », son regard balayant la multitude de jeunes rats couineurs.

Son Seigneur se mit à ricanner, sans pour autant stopper sa marche, et alors qu’il était dans le tunnel en direction de la salle du trône, il rétorqua :

-« Voyez si des esclaves ont encore faim… »


Quelques jours plus tard, dans la salle du Conseil des Treize, à Skarogne .



- « Avant de clore cette session, nous avons un dernier sujet à aborder, mes amis-frères », décréta le Prophète Kristislik tout en se levant de son siège, comme pour souligner l’importance de ses derniers mots.

A la table du Conseil, tous les membres étaient présents, ce qui était une chose assez rare du fait que chacun est avant tout lui-même responsable de son propre clan, ce qui bien entendu implique beaucoup d’investissement afin que celui-ci continue de prospérer parmi les plus puissants, et donc les plus craints.

Dans le silence, ils attendaient la suite des informations du Seigneur Devin, non sans une pointe d’appréhension :
- « Il m’a été rapporté-chuchoté que le Clan Kraxis a été exterminé-anéanti il y a de cela quelques jours, aucun survivant »

Tous regardaient le Prophète Gris avec dédain, en effet, dans l’Empire Souterrain, les clans naissent et chuttent avant même que leurs noms ne soient retenus, une monnaie on ne peut plus courante. Le Seigneur Creuse-les-Terriers prit la parole :

- « Et quelle importance ?» demanda-t-il d’un air mauvais.

Kritislik s’empressa de répondre, par un ton aussi amer et froid que celui emprunté par le Maitre du Clan Mors.

- « L’importance, c’est que ce clan était non seulement l’un de nos principaux fournisseurs d’esclaves ainsi qu’un clan prospère et puissant-fort »

Il marqua une pose, dévisagea chacun des membres de la table puis poursuivit :

- « Mais surtout, c’est que NOUS l’avons anéanti-détruit ! » hurla-t-il.

Les différents seigneurs se regardèrent les uns les autres, à la recherche du responsable qui avait osé commanditer un assaut sans en informer ses pairs. Le Prophète Gris coupa court à cette inquisition :

- « Le coupable n’est pas parmi vous, le coupable est en ce moment même quelque part dans l’Empire, à la tête de milliers d’esclaves que nous lui avons offerts-donnés ! » cria-t-il en s’étranglant de colère.

Sneek, le Maitre du Clan Eshin rompit le silence, et d’un ton sarcastique, il dit :

-« Ah oui, le mystérieux inconnu qui a réussi à nous soustraire-voler quelques milliers d’esclaves, ainsi qu’une bonne partie de notre garde personnelle, et tout cela pour… »

-« Pour rien ! », l’interrompit le Seigneur Nurglitch dans un flot de postillons, « Pour des fadaises ! »

-« Personne ne nous vole impunément » s’écria le Seigneur Verminkin.

-« Et il n’a rien volé », rétorqua Morskittar du Clan Skryre, « Nous avons voté pour décider si oui ou non nous allions accéder à sa requête-demande, et le vote a penché en sa faveur, et si mes souvenirs sont justes-vrais, Seigneur Verminkin, vous étiez parmi ceux qui ont voté pour… »

Une véritable zizanie fut semée parmi les Maitres de la Ruine, tous reprochant quelque chose aux autres, abboyant, menaçant, insultant. Kritislik, pour rétablir le calme, projeta de son doigt griffu un petit éclair vert en direction de la table, ce qui eut l’effet escompté. Seul Kratch, le Seigneur du Clan Rictus était resté jusqu’à présent parfaitement silencieux, pire encore, il abordait un rictus satisfait. Kritislik lui ordonna de s’expliquer quant à cette attitude.

-« Mais, il n’est pas responsable de la destruction du Clan Kraxis mes amis-frères, lui n’a fait que ramasser les restes » dit-il en ricannant.

Tous le regardaient l’air ahuri, mais il poursuivit :

-« Le Clan Kraxis a subit un violent-terrible assaut il y a de cela moins d’une lune, et s’en ai à peine sortit debout, ses forces totalement-complètement anéanties, et ses ressources épuisées, et lorsque notre « protégé » a lancé son assaut-attaque, il a ravagé un clan pour ainsi dire déjà détruit ! »

-« Et pourquoi n’en avez-vous pas parlé avant ? » siffla Nurglitch.

Kratch ricanna de plus belle :

-« Simplement parce qu’il était dans mon intérêt qu’un rival-adversaire pour le marché des esclaves disparaisse ! »
Il explosa d’un rire sinistre, avant de reprendre :

- « C’est déjà iremarquable que personne ne se soit chargé de finir le travail avant ce skaven, j’imagine que les dernières ressources restantes de Xirik Queue-Fourchue ont servi à garder secret-discret leur position d’extrême faiblesse » dit-il en posant son regard sur le Seigneur Sneek, l’air accusateur. « La vraie question à se poser-demander, c’est est-ce que lui le savait quand il a détruit ce qu’il restait du clan, et surtout, dans quel but… ? »

Morskittar s’adressa directement au Seigneur Devin Kritislik :

- Il est vrai qu’on ne sait rien de lui, il nous a dit quel était son but, mais pas comment y accéder pour l’atteindre…

- « Ni ce qu’il sait de nos relations politiques », surenchérit Creuse-les-Terriers.

A nouveau, Nurglitch, inonda la table de crachats et de postillons, et tout en frappant le sol de son bâton tordu, il grommela :

- « S’il nous trahit… »

- « Silence ! » hurla Kritislik.

Les bouches se turent, et le Prophète gris demanda au Maitre de la Nuit :

- « Vos espions vous ont-ils rapporté quelque-chose Seigneur Sneek ? »

- « Non Seigneur Kritislik, mais la nouvelle des circonstances de l’attaque-assaut du Clan Kraxis devrait bientôt arriver, et alors peut-être en saurons-nous davantage sur les intentions de ce skaven »

- « Envoyez-en davantage », ordonna le Devin, « Je veux que vos espions infiltrent les rangs, je veux qu’ils contactent les Gardes Albinos pour un rapport détaillé-précis, et je veux un compte-rendu tous les jours sur ses agissements »

S’adressant à tous les membres, il précisa avec insistance :

- « L’enjeu est trop important pour que nous perdions-rations cette opportunité, je vous le rappelle à tous-tous. »
Il jeta alors sur la table une petite bourse de cuir, de laquelle émergeait une forte lueur rouge…

Juste génial!

Merci

Ravi que ça t ai plu

Comme d'hab, excellent texte !
Juste deux trusc qui me chiffonnent :
-le fait qu'un seul skaven soit parvenu à rouler tous les Seigneurs de la Ruine, je trouve que c'est un peu trop. Ils sont puissants te futés individuellement, alors à eux tous...
-Kritislik est sans aucun doute le membre le plus puissant des membres du conseil, mais je ne pense pas qu'il ait tant que ça d'autorité sur les autres (notamment sur Nurglitch, qui a quand même provoqué une guerre civile et qui ne craint donc pas vraiment les autres). Une preuve que Kritislik n'a pas tant de pouvoir sur eux, il n'ose dire qu'il a un clan sous son aile et nie tout rapport avec ce dernier (le clan Scrutten).

Mais bon, je pinaille, car c'est super et j'ai hâte à la suite !

Si j'ai bien compris il ne les à pas roulé, ils ont conclus un accord.

C'est seulement la mauvaise foi sans limite des maîtres de la ruine qui les fait dire qu'ils se sont fait soit disant "roulé".

C'est bien ça NightStalker?

+1 ont attend la suite à nouveau en trépignant d'impatience ^^

Ah voilà les premieres incompréhensions

-Alors concernant vos messages à tous les deux, non Clunny il n'a pas roulé le Conseil, attend faut quand même pas déconner! pourquoi a t il été gratifié d'une armée et dans quel but, tout ceci sera bien entendu dévoilé par la suite. Mais il ne les a pas roulé, il a simplement détruit un clan sur son chemin (en effet comme vous ol'avez compris, ce qu'il en restait), qui par manque de chance était un bon partenaire commercial du Conseil. Quant au pourquoi du comment mes amis, et bien, a vous de vous faire vos idées et vos prognostiques pour la suite.
-Et Clunny concernant la position de Kritislik, je note qu'il est tout de même placé à la droite du Rat Cornu, et qu'il est le Seigneur des PG, ce qui fait de lui si on suit la hiérarchie des places des membres, le plus puissant, suivit de Morskittar du Clan Skryre (comme par hasard, ceux qui sont toujours restés fidèles au conseil en tant de crise) Maintenant tu as raison, et je traite pas Nurglitch de tapette, mais pour moi il fallait une figure dominante parmi ces joyeux lurons, et je sais pas Kritislik me plaisait bien pour le rôle. Ah et je précise tout de même que oui, Nurglitch a déclenché deux guerres civiles, mais plus recemment encore, Kritislik a invoqué notre bon vieux Rat Cornu, et perso, un raton dont je sais qu'il est capable de faire ça, ben moi je le contredis pas

Mais merci à vous pour vos commentaires, c'est agréable de voir que mon travail est apprécié, et tant mieu si vous vous régélez!

Une histoire palpitante et réellement bien écrite . Un grand plaisir que de te lire !

Toujours aussi prenant, je t'encourage à continuer

Merci pour vos commentaires et avis, en plus de faire plaisir c'est instructif. Je n'ai pas encore commencé la suite, j'aime bien entrevoir deux épisodes à l'avance. Tout ce que peux vous dire, c'est que la horde de Rattenfanger va finalement s'installer définitivement dans sa nouvelle forteresse et que vous en apprendrez davantage sur le contenu de la mystérieuse bourse.

Je crois que mes fidèles lecteurs ont tous déserté le forum, ou peut-être ont-ils été éliminés par le Conseil des 13, quoiqu'il en soit je me remet à mon clavier pour continuer le recit de mon skaven, si certains sont friands de nouvelles baignant dans l’univers de nos chers petits ratous, je vous invite humblement à vous pencher sur ce sujet.