Ne remue pas le couteau dans la plaie, stp
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La suite:
Skroll réduisit dans un bol la main qu' il venait de prélever sur le frère-cobaye en une bouillie homogène après en avoir retiré les os. La mixture verdâtre exhalait une odeur de vieille charogne.
"Parfait-parfait..."
Le vieux seigneur de la peste fit bouillir la malepierre dans son chaudron et y vida le contenu du bol. Tout de suite, une vapeur se forma au dessus du chaudron. C' était elle qu' il s' agissait de piéger dans des globes de verre.
Jacques se précipita pour chercher le médecin. Sa mère avait, en l' espace d' une seule nuit, vue sa peau se recouvrir de cloques affreuses et nauséabondes. Elle ne s' en était aperçue qu' au matin, lorsqu' elle vint les réveiller, lui et sa sœur. Elle attendais un troisième enfant, peut-être était-ce une complication liée à la grossesse. Il s' arrêta enfin devant la maison du docteur et frappa à la porte. Sa femme vint lui ouvrir.
"Il faut que le..."
"Le docteur est malade, petit. Il ne voit personne."
Jacques se retourna et partit en courant. L' autre médecin le plus proche était à plus de deux kilomètres, et sa mère attendais. Mais à l' entrée de la ville, il trouva les portes closes. Il se dirigea vers un garde.
" On ouvre à personne, gamin, dégage."
"Pourquoi donc? C' est la guerre?"
Le soldat soupira.
" Pire, petit. C' est la peste."
Jacques s' enfuit en pleurant. Le jeune garçon de neuf ans, rentra chez lui pour annoncer la mauvaise nouvelle à sa mère, mais celle-ci souffrait désormais tellement qu' elle ne pouvait ne serait-ce que comprendre ce que lui disais son fils. Jacques se retourna, décidé à quitter la ville avec sa sœur. Poussant le chat de l' embrasure de la porte, il couru vers la deuxième pièce de leur petite maison. La gamine jouait dans leur chambre, le visage recouvert des mêmes cloques que sa mère. Elle adressa un large sourire à son grand frère, mais sa peau difforme lui fit faire une horrible grimace. Jacques pris ses maigres affaires ainsi que quelques fruits et mit le tout dans un balluchon. Sa sœur vint le rejoindre, et lui demanda d' une voix rauque, déformée par les bubons qui s' entendais dans sa gorge, où il allait.
"Je m' en vais, sœurette. Pour un bon moment, je crois. Fait attention à maman, surtout..."
Jacques sortit de chez lui en courant, essayant tant bien que mal de refréner ses larmes, son baluchon rebondissant au bout d' un bâton. S' il arrivait à quitter Bordeleaux, il ne reverrait surement plus jamais les siens, il le savait. Son père lui avait déjà été pris par la peste rouge. Il ne voulait pas, il ne pouvait pas supporter la lente agonie de sa mère et de sa sœur.
Le garde le vit escalader le mur d' enceinte. Il encocha une flèche sur son arc et visa. La consigne du roi Louen Cœur de Lion face à l' épidémie qui touchait la Bretonnie était claire et sans appelle.
" En deux jours-jours, la moitié des choses-hommes de la bretonnie ont étés infectés. Bravo-bravo. Mais ce que le Conseil veut savoir, Seigneur Skroll, c' est quand-quand mourront-ils? Notre attaque doit être bien-bien planifiée..."
" Je ne peut vous donner-donner que des estimations, mais je pense que ce sera l' affaire de deux, trois jours-jours."
" C' est plus-plus long que pour la Peste Rouge..."
" Certes-certes, Monseigneur, mais la Peste Sainte se répand plus-plus vite, plus-plus facilement et cause d' affreuses souffrances avant la mort-mort."
" Si vos informations sont inexactes, vous-vous serez tenu responsable d' un quelconque échec de notre assaut. Partez"
" La plupart de nos villes sont touchées par la peste, roi Louen. Les Comtes ne savent plus quoi faire des cadavres. Les rues sont impraticables à cause du pus et des viscères."
Le roi de la Bretonnie se passa la main sur le front. Il n' avait jamais eu à faire face à un pareil désastre.
" Que devons-nous faire, mon roi?"
Louen regarda le messager.
" Brulez tout."
" Toutes les villes? Cela représente des pertes énormes, des milliers de morts..."
"J' ai dit: brulez tout."
Le roi se leva et se dirigea vers ses appartements. Soulevant sa manche, il dévoila son avant-bras recouvert de cloques. Il s' en était aperçu ce matin, et les cloques gagnaient petit à petit du terrain sur sa peau. Combattre le mal par le mal, tout purifier par le feu... Il empoigna une bougie et fit bruler sa peau, espérant ralentir l' avancée de la maladie.
Le coureur nocturne avait été envoyé par le Conseil des Treize pour inspecter l' avancée de la maladie. Il avait toujours su que son supérieur lui en voulait. Cette mission était un suicide, il serait de toutes façons contaminé par les gaz que les moines de la peste diffusaient dans les villes depuis les égouts, et le Conseil lui avait interdit de revenir dans un foyer de peuplement skaven. Il devrait faire son rapport sur chaque ville par parle-loin.
Le trois premières villes qu' il inspecta n' étaient que d' immenses brasiers. Ils avaient mis le feu afin d' enrayer l' avancée de l' épidémie. Brionne, Quenelles et Paravon se consumaient dans les gigantesques incendits qui y avaient étés allumés.
Friik arriva à Bordeleaux. La cité n' avait pas encore subit les joug des flammes, il pourrait faire un rapport satisfaisant. Le coureur nocturne escalada le mur de la ville et se laissa glisser de l' autre côté pour retomber sur un amas de cadavre. Friik s' aperçus qu' aucun n' avait été infecté, tous étaient morts en voulant fuir la ville, tués par les gardes. Le skaven se mit à courir vers la rue principale. Habituellement, c' était là que les cadavres s' amoncelaient le plus.
L' homme-rat vomit. Il avait beau être entrainé à garder son sang-froid en tant que membre du clan Eshin, l' horreur de la scène lui fit rendre son déjeuner. Les cadavres ne ressemblaient mêmes plus à des êtres humains ou quoi que ce soit d' autre. Ils ressemblaient plus à de grosses chenilles imberbes, à des larves, d' où s' échappaient à intervalles irréguliers du pus, du sang et des gaz de décomposition. La pourriture avait gagner son paradis et partout où il posait les yeux, ce n' était que tâches vertes ou blanches, longs filaments et champignons. Il n' arrivait à distinguer les cadavres choses-hommes des cadavres des autres animaux qu' à la taille de ceux-ci car tous se ressemblaient: même amoncèlement de pustules recouvrant tout le corps sans distinction, même absence de pilosité, mêmes flaques de pus et de sang mêlés, même entailles irrégulières dans le reste de peau, laissant voir les organes vitaux, eux aussi cloqués et gonflés par la maladie...
Il était clair que cette nouvelle peste était plus que redoutable. Friik avança, les pieds plongés dans le sang et les cadavres en décomposition. Il y en avait tellement qu' il avait abandonné l' idée d' essayer de ne pas marcher dedans. Le skaven remonta la rue principale lorsqu' il s' arrêta à la porte d' une maison. Il avait entendu un bruit dedans, il en était sûr. Un pestiféré pas encore mort serait une bonne source d' information sur la maladie. Le seigneur Skroll lui avait promis un antidote s' il lui rapportait de nombreuses informations sur l' avancée de sa Peste Sainte.
Friik ouvrit la porte, mais il du s' en écarter vivement: un cadavre, jusqu' alors collé contre celle-ci, vint s' aplatir sur les marches qui menaient à la maison, éclaboussant de sang de pus et de morceaux de chair décomposés les pattes du coureur nocturne. Réprimant une nouvelle révolte de son estomac, le skaven entra, prenant soin d' enjamber le cadavre. Un nouveau bruit, comme un râle, se fit entendre, tout proche.
La bâtisse étant assez petite, le coureur nocturne n' eut aucun mal à en faire le tour. Dans la première chambre, un cadavre gisait sur le lit. Il devait appartenir à l' une des premières victimes de la peste, car son état de décomposition était tellement avancé que la peau recouverte de bubons avait fondu dans la cage thoracique, laissant nues la plupart des côtes et mettant à jours un embryon en état de décomposition, sauvegardé de la maladie par il ne savait quel miracle. La seconde pièce était occupée par la chose qui avait produit le bruit dont il se souciait à présent. Était-ce un animal? Une chose-homme? Le skaven se rapprocha prudemment.
La suite demains...
EDIT du Corrupteur: La suite...
"Seigneur Skroll, seigneur Skoll!"
Le moine de la peste déboula dans le laboratoire du seigneur de la peste.
"Le Conseil est furieux-furieux! La Peste Sainte a atteint le cloaque, et les clans sont touchés par l' épidémie-épidémie les uns après les autres!"
Le vieux skaven tourna la tête vers le messager.
"Et?"
" Eh bien, disons que le Conseil..."
" J' avais prévenu le Conseil des Treize sur-sur la dangerosité de la maladie. Ils ne m' ont tout-tout simplement pas écouté. Tant pis pour eux. Ces imbéciles n' ont jamais rien-rien compris à la manipulation des épidémies. Sort."
Le moine de la peste obéit et sortit, refermant la lourde porte de bois derrière lui.
Friik sortit de sa cachette. Le seigneur Skroll ne lui prêtât aucune attention.
" J' ai fait comme-comme vous m' aviez dit. Je suis passé pour revenir par la plupart des foyers-foyers de peuplement skaven. Je vous ait déjà-déjà donner les informations que vous souhaitiez, et même bien-bien plus. Donnez-moi l' antidote."
Skroll versa le contenu de l' une de ses fioles dans son chaudron et se mit en quête de quelques ingrédients dans son armoire personnelle.
"Vous-vous m' avez entendu?"
"Je suis aveugle, mais pas sourd-sourd, petit rat. Je le prépare-prépare, ton antidote. Comme tu as pu l' entendre, ton passage à semer..."
" Votre foutue-foutue peste dans tous le cloaque? Ouais. Et à mon avis, ça va barder-barder pour vous, sans vous offenser, bien sûr."
" Cela fait partie-partie du plan. Crois-tu que le clan Pestilens va se laisser faire-faire? Je suis officiellement aussi-aussi responsable de la propagation de l' épidémie dans les souterrains que le Conseil-Conseil. C' est de sa faute. Pas la mienne-mienne. Enfin, c' est ce que le clan Pestilens croit..."
" Vous voulez la guerre-guerre civile? Comme lorsque votre clan-clan est revenu? Comme lorsque votre première maladie à grande-grande échelle s' est infiltrée dans le cloaque?"
Skroll afficha un sourire horrible.
" Précisément."
Le coureur nocturne haussa ses épaules désormais recouvertes de bubons.
" Si ça vous amuse. Mais votre clan n' est pas aussi-aussi puissant qu' autrefois. Si je peut-peut me permettre un pronostic, il risque d' être détruit..."
" Très-très bonne observation. Mais-mais mon plan concerne mon élévation, pas celle-celle de mon clan... Ton antidote est prêt."
Friik avala le contenu du verre que le seigneur de la peste lui tendais d' un seul trait et s' affala, foudroyé par les germes infectieux.
" Imbécile. Croyais-tu que j' allais te guérir-guérir et te laisser partir alors que tu en savais beaucoup trop-trop?"
Le seigneur de la peste souleva le corps de l' adepte du clan Eshin et le laissa couler dans sa marmite. Le corps fut engloutit par la mixture verdâtre.
Knît déambulait dans la vaste salle souterraine. Depuis deux jours, il courrait de droite et de gauche dans le cloaque, portant des messages aux quatre coins des souterrains du Vieux Monde. Partout où il passait, il voyait des piles de cadavres, et lorsqu' il remettait ses messages, les réactions étaient similaires: les armées skaven s'étaient levées, et leur destination était Skarogne. Le messager se prit les pattes dans une aspérité du tunnel et tomba. Maudissant le fait que les clans qui ne possédaient pas de parle-loin reliés à Skarogne soient aussi les plus lointains depuis la capitale, il repartit en courant.
La voix amplifiée par des centaines de haut-parleur, le Seigneur Devin Kritislik s' adressa aux chefs et seigneurs de tous les clans skaven.
" Le clan pestilens nous a trahis-trahis! Il a répandu son épidémie dans nos tunnels! Nos rêves de conquête du monde d' au dessus partent en fumée, maintenant que nos effectifs sont réduits de moitié! Le clan pestilens doit payer!"
Le plus grand des prophètes gris leva les bras au ciel* et les dirigeants des clans hurlèrent leur colère vis à vis du clan pestilens, dont l' unique représentant était empalé sur un gigantesque pieu.
" Demains, reprit le Seigneur Devin, nous attaquerons les fous qui ont osé s' en prendre à nous!"
La foule en délire se précipita vers les sorties. Chaque seigneur et chaque chef avaient décidés de ne faire qu' une bouchée du clan qui les avait tant affaiblis.
* ou, plutôt, a la voute...
La suite, un peu plus tard... Vos commentaires sont les bienvenus.